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Personnages historiques et légendaires

L’histoire du prieuré de Pommiers est également marquée par des légendes et le passage de personnalités historiques qui ont participé à tour de rôle à sa renommée et à son affaiblissement.

Légende de sainte Prève

Selon la légende, la fondation du prieuré de Pommiers serait liée à sainte Prève. Il s’agit de l’une des filles supposées de Gérard II, comte de Forez au XIe siècle. Elle avait fait vœu de célibat et se consacrait à Dieu au château de Pommiers où elle s’était retirée et fonda un monastère. Un seigneur la courtisait et souhaitait se marier avec elle, mais il fut éconduit par Prève. Furieux, celui-ci répandit par la suite des propos calomnieux et diffamatoires l’accusant d’avoir des relations l’empêchant de contracter un mariage légitime. Ses deux frères en furent informés et trouvèrent Prève pour s’entretenir avec elle. Se sentant déshonorés, ils souhaitaient se venger d’elle et la tuer. Ils la décapitèrent et, selon les récits, jetèrent son corps dans un puits de Pommiers ou par-dessus le pont de la Valla dans l’Aix. Cependant, ils connurent chacun une mort violente et, l’innocence de Prève rétablie, de nombreux miracles eurent lieu à Pommiers selon la tradition. Le tombeau de sainte Prève serait celui d’un ancien couvercle de sarcophage ayant servi d’autel à l’église Saint-Pierre-Saint-Paul jusqu’en 1888. Une inscription sur le bord supérieur du tombeau indiquant qu’il s’agit du tombeau de sainte Prève est néanmoins datée du XVIe siècle, période à laquelle prend forme la légende de la fondation du monastère.

À en croire cette légende, la fondation du prieuré se situerait au XIe siècle, soit deux siècles après l’installation réelle et avérée des moines de l’abbaye de Nantua. Cette légende permettait d’accroître la renommée du monastère.

Charles VII (Roi de France)

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 Le roi de France Charles VII (1403-1461) reste associé à la reconquête des terres du royaume de France, situées au nord de la Loire, face aux Anglais. Sous son règne se termine la Guerre de Cent ans en 1453. Son passage à Pommiers est attesté en 1452.

Le roi de France Charles VII allait s’engager dans un conflit armé contre son fils le Dauphin (futur Louis XI) et le duc de Savoie qui complotent contre lui. Cependant, l’expédition militaire n’aboutit pas, et un traité est signé le 27 octobre 1452 à Cleppé, à proximité de Pommiers, où le roi reçoit la soumission du Dauphin : alors que ce dernier s’était marié à la fille du duc de Savoie sans le consentement du roi, le mariage entre enfants de France et de Savoie est reconnu, un traité de non-agression est signé, et le duc doit mettre à disposition du roi une armée. Souhaitant fêter la Toussaint, le roi séjourne à Pommiers avant de se lancer dans la reconquête de la Guyenne et de Bordeaux. Il reconnaît également à Pommiers le maintien de l’université de Caen, fondée par le roi d’Angleterre Henri VI, ainsi que l’exercice de ses cinq facultés. L’ancienne porte du village comporte une inscription qui rappelle cette ordonnance. Enfin, la charpente à chevrons-formant-ferme du prieuré datant du milieu du XVe siècle aurait été financée par le roi lors de son passage à Pommiers.

Portrait du roi Charles VII (1403-1461) © _photo_rmn-g.blot.

Le baron des Adrets

François de Beaumont, baron des Adrets (1506-1586/1587), participe à plusieurs campagnes militaires au début de sa carrière notamment en Italie (guerres d’Italie). Il adhère à la Réforme au début des guerres de Religion et devient un redoutable chef militaire à la tête des troupes protestantes de Provence et du Dauphiné. Connu pour sa cruauté dans ses actions, il pille notamment la Grande Chartreuse, Lyon, Feurs et Montbrison en 1562 où il commet un massacre. Une partie de ses troupes attaque plusieurs prieurés locaux comme Saint-Romain-le-Puy et le prieuré de Pommiers. Les troupes, peut-être commandées par le capitaine de Poncenat, pénètrent dans l’enceinte du prieuré par une brèche pratiquée dans le mur ouest (actuelle porte des moines) et endommagent l’église et ses peintures ainsi que l’angle sud-ouest du prieuré. Le prieuré sera « relevé » par le prieur Jacques de Rostaing aidé par un membre de sa famille et le maréchal Honorat de Savoie-Villard.

La famille d'Hostun et la famille de Rostaing

Avant que la commende ne soit officialisée par le concordat de Bologne en 1516, le prieuré de Pommiers est géré dès le dernier tiers du XVe siècle par des prieurs commendataires. Parmi eux se trouvent deux membres de la famille d’Hostun qui édifient le logis prieural au début du XVIe siècle. Cependant, entre 1562 et 1703, ce sont sept membres de la famille de Rostaing, des oncles et neveux, qui vont occuper la charge de prieur commendataire et se succéder à la tête du prieuré.

armoiries

Après l’attaque des troupes protestantes du baron des Adrets, le prieur Jacques de Rostaing se charge d’importantes restaurations entre les années 1562 et 1565 : les travaux portent sur l’enceinte ouest du prieuré, une partie des bâtiments claustraux et de l’église prieurale, et surtout les peintures murales de l’absidiole nord de l’église. Ces restaurations seront en partie financées par un autre membre de la famille, Tristan de Rostaing, gouverneur de l’Angoumois et de la Basse-Marche, maréchal de France, ainsi que le marquis et maréchal Honorat de Savoie-Villard.

C’est également avec les prieurs commendataires de Rostaing que les moines entrent progressivement en conflit aux XVIe et XVIIe siècles lorsqu’ils s’approprient différents espaces monastiques. Ce conflit culmine avec le procès fait contre le prieur Gilbert de Rostaing en 1680 où les moines obtiennent gain de cause et récupèrent leurs bâtiments.

Armoiries de la famille de Rostaing

La famille Bourganel

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Famille Bourganel sur le parvis du Prieuré – photo de mariage

La famille Bourganel est originaire de la commune de Grézolles située aux pieds des contreforts des Monts du Forez. Cette famille de marchands et propriétaire terriens s’est installé à Pommiers au milieu du XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle (dans les années 1820), les Bourganel rachètent le prieuré à la succession de la famille Sauzeat-Chassain et en font leur résidence privée. Plusieurs membres sont devenus maires de la commune de Pommiers au XIXe siècle. L’un d’eux, Pierre Bourganel (1850-1926), maire de Pommiers en 1876 et conseiller général en 1877, s’implique dans la vie politique locale et nationale en devenant député de la Loire de 1885 à 1889, puis sénateur de la Loire de 1895 à 1920. Il participe notamment au développement de l’instruction et des voies de communication dans son département. C’est vraisemblablement lui qui fait placer au-dessus de la porte est du village la plaque commémorant le passage de Charles VII à Pommiers.

Mademoiselle Marie-Thérèse de Rosemont

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Mademoiselle Marie-Thérèse de Chambrun d’Uxeloup de Rosemont (1892-1957) est issue d’une famille de notables originaire du Nivernais et du Forez. En 1946, cette oblate (personne agrégée à une communauté religieuse, généralement après lui avoir fait don de ses biens, qui en observe les règlements mais sans prononcer de vœux ni renoncer au costume laïque) décide de racheter le prieuré de Pommiers à la famille Bourganel et souhaite redonner une vocation religieuse au site. En 1950, elle crée l’association forézienne de retraite et d’éducation qui établit une maison de retraite et de repos pour les membres du clergé jusqu’en 1988. Près d’un millier de religieux séjournent à Pommiers à cette période.

Marie-Thérèse de Chambrun d’Uxeloup de Rosemont © Département de la Loire

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