Un prieuré est une petite communauté religieuse dirigée par un prieur. À Pommiers, le prieuré bénédictin clunisien est riche d’une histoire millénaire. Installés dès le IXe siècle sur le site de l’actuel village de Pommiers-en-Forez, les moines bénédictins construisent l’église Saint-Pierre-Saint-Paul et les premiers bâtiments monastiques au XIe siècle.
L’un des intérêts de ce site réside dans son évolution constante à travers les siècles : prieuré jusqu’à la Révolution, il devient une résidence privée aux XIXe et XXe siècles avant de servir de maison de retraite et de repos pour les membres du clergé dans la seconde moitié du XXe siècle. Depuis 1990, le Département de la Loire, propriétaire des lieux, se charge de la conservation, de la restauration et de la mise en valeur de ce site patrimonial.
L’ordre bénédictin trouve son origine dans la règle éponyme rédigée par saint Benoît de Nursie (vers 480-547). Au VIe siècle, il rédige une série de consignes rassemblées en soixante-treize chapitres sur l’organisation de la vie quotidienne et spirituelle au sein du monastère qu’il fonde au mont Cassin (Italie). L’application de cette règle connaît un succès considérable dans une grande partie des monastères qui se développent dans l’Occident médiéval.
Le monachisme – qui vient du terme grec monakos signifiant « un », « seul » – est un mode de vie religieuse permettant de vivre pleinement sa foi à la recherche de Dieu. Apparu au cours des premiers siècles de la chrétienté en Orient vers les IIIe-IVe siècles (essentiellement en Égypte avant de se diffuser plus largement autour du bassin méditerranéen), il se pratique d’abord retiré dans la solitude et l’austérité (ermite) puis peu à peu en communauté (cénobite). Les personnes qui choisissent cette voie sont appelées « moines » (pour les hommes) ou « moniales » (pour les femmes). Rassemblés en ordres religieux, les moines prononcent des vœux solennels et vivent en observant une règle religieuse commune (règle de saint Benoît, règle de saint Augustin, etc.). La vie des moines est tournée vers la prière, à la différence des prêtres qui dispensent les dons de Dieu sous la forme de la Parole et des sacrements. Ce mode de vie implique de vivre à l’écart de la société, dans des bâtiments et des espaces clôturés, réservés à l’usage unique des moines : les monastères. L’organisation des monastères doit leur permettre de vivre en autarcie, en produisant tout ce dont ils ont besoin (nourriture, outils, etc.), sans contact ou presque avec l’extérieur.
En s’inspirant d’autres règles monastiques, saint Benoît souhaite mettre en place une règle de vie religieuse basée avant tout sur l’équilibre et la discipline. Elle se fonde sur la prière et le travail manuel et sur les activités individuelles et en communauté. Les journées des moines sont donc rythmées par huit offices religieux, la lecture et l’étude des textes saints et des séances de travaux manuels. Pour s’engager pleinement dans l’ordre religieux, les moines doivent prononcer plusieurs vœux : vœux d’obéissance à la règle et à l’abbé (ou au prieur), vœux de stabilité monastique et conversion des mœurs (pauvreté, chasteté).
La règle touche aussi bien la vie des moines (alimentation, code vestimentaire, célébration des offices, accueil des visiteurs, etc.) que l’organisation spatiale du monastère. Autour de l’église et du cloître, plusieurs bâtiments et espaces monastiques dédiés à la vie quotidienne (salle capitulaire, dortoir, réfectoire, cuisine, cellier, scriptorium…), à l’activité agricole (dépendances agricoles, moulin…), à l’accueil de visiteurs de marque ou encore à la médecine (infirmerie, jardin de plantes médicinales) permettent aux moines d’être autonomes.
Considérée comme facile à appliquer, la règle bénédictine est adoptée par de nombreux monastères. Elle connaît un nouvel essor aux VIIIe et IXe siècles par le biais d’un moine, Benoît d’Aniane (vers 750-821), qui apporte des compléments à la règle de saint Benoît. Ce moine est placé à la tête des monastères de l’empire carolingien par l’empereur Louis le Pieux dont il est le proche conseiller. En 817, Louis le Pieux réunit les abbés de son empire au cours d’un concile à Aix-la-Chapelle afin de réglementer et d’unifier les différents modes de vie monastique. Lors de ce concile, il impose aux monastères de son empire de suivre la règle de saint Benoît de Nursie. Dès lors, la règle bénédictine est adoptée par l’ensemble des abbayes et prieurés d’une grande partie de l’Occident médiéval. Parmi eux, l’abbaye de Cluny, fondée en 910, connaît un développement et un rayonnement sans précédents.
Légende photo : Vue aérienne du prieuré et du village de Pommiers-en-Forez – © DEPT42
Autour de l’an mil, l’Europe occidentale connaît une période stable au cours de laquelle l’Église affirme son autorité face aux pouvoirs laïcs. Les églises et autres sanctuaires se développent notamment grâce au culte des reliques de saints qui prend une grande ampleur (pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle). Dans ce contexte, Guillaume Ier, duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne, fait don de terres à Cluny en 910 à l’abbé Bernon (abbé de Baume-les-Messieurs et de Gigny). Il demande que soit construit un monastère bénédictin placé sous l’unique protection du pape, et non d’un pouvoir séculier, ce qui constituera sa force et sa réussite : c’est la fondation de l’abbaye de Cluny.
L’abbaye croît rapidement et crée un immense réseau ecclésiastique centré sur l’abbaye principale (Cluny) tout en s’impliquant dans la société féodale. À la fin du XIe siècle, Cluny est un centre spirituel et culturel de premier plan : elle compte plus d’un millier de dépendances (abbayes, prieurés) rassemblant plus de dix mille moines à travers l’actuelle Europe occidentale. Le succès de l’abbaye s’explique notamment par son indépendance vis-à-vis du pouvoir séculier et ses relations fortes avec la papauté.
Cependant, à partir des XIIe et XIIIe siècles, l’ordre clunisien entre dans un lent déclin. Au XIIe siècle, les moines clunisiens sont critiqués pour leur relâchement dans l’obéissance à la règle bénédictine, leur goût croissant pour le luxe et leur tendance à délaisser le travail manuel au profit des offices. Ces critiques suscitent de nouvelles vocations et l’apparition de nouveaux ordres prônant un suivi de la règle bénédictine plus rigoureux comme l’ordre cistercien. Au XIIIe siècle, alors que les ordres religieux contemplatifs (bénédictins, cisterciens) s’éloignent de plus en plus de leur vocation et que les villes connaissent un nouvel essor, de nombreux moines décident de quitter leur isolement pour s’installer dans des couvents en ville ou à proximité des villes pour être au contact de la population. Il s’agit de la naissance des ordres mendiants (franciscains, dominicains). Les « frères », et non plus les « moines », décident de vivre dans la pauvreté, de s’occuper des nécessiteux et participent également à l’enseignement religieux (renvoi couvent franciscain de Saint-Nizier-sous-Charlieu).
Affaiblie par la concurrence des ordres mendiants, l’abbaye de Cluny l’est encore davantage avec la mise en place du régime de la commende au début du XVIe siècle, la Réforme protestante et les guerres de Religion. Sans réussir à se réformer en profondeur et à attirer de nouvelles vocations au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l’ordre clunisien disparaît en 1790 lors de la Révolution française.
Légende photo : L’expansion clunisienne en 1200 © Clunypédia
Plusieurs sites antiques de la période gallo-romaine sont répertoriés dans l’actuelle commune de Pommiers-en-Forez, attestant d’une présence humaine ancienne. Différents éléments lapidaires antiques sont notamment utilisés en remploi comme une colonne et un sarcophage du Ve siècle, servant d’autel secondaire, dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul. Cependant, la première mention de Pommiers dans les sources écrites remonte à la fin du IXe siècle lorsque l’archevêque de Lyon restitue à l’abbaye de Nantua (Ain) la cella de Pommiers (terme pouvant correspondre à un monastère ; à une communauté religieuse ou à des habitations individuelles près d’une église ou à l’intérieur même d’un monastère). Ce sont des moines de l’abbaye de Nantua qui s’installent donc au IXe siècle à proximité de l’ancienne église Saint-Julien, encore visible de nos jours, autour de laquelle se développe un premier noyau urbain.
Les moines vivent sous la règle de saint Benoît massivement diffusée au cours du Haut Moyen Âge (VIe-Xe siècles) dans l’Occident médiéval. Un grand nombre de monastères se rattachent à partir du Xe siècle à l’abbaye de Cluny, véritable fer de lance de l’ordre bénédictin. Vers 960, l’abbaye de Nantua passe sous la dépendance de la puissante abbaye de Cluny. Ce rattachement de l’abbaye de Nantua, avant qu’elle ne soit réduite au rang de prieuré vers le XIIe siècle, constitue un apport considérable pour Cluny puisque ce sont vingt prieurés, dont celui de Pommiers, qui se retrouvent en sa possession. Ainsi, les moines du prieuré de Pommiers se placent sous l’autorité et la protection clunisiennes. Néanmoins, le prieuré reste « proche » de l’abbaye de Nantua dont il dépendait : les moines rappellent leur filiation en représentant au XVIe siècle saint Amand, protecteur et supposé fondateur de l’abbaye de Nantua, sur une peinture murale de l’absidiole nord de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Pommiers.
Le rattachement du prieuré à l’ordre clunisien implique de réaménager le monastère afin de répondre aux besoins de l’ordre et accueillir de nouveaux moines (développement du culte des défunts et des saints, des chants liturgiques, etc.).
L’installation clunisienne se manifeste par l’élévation d’une nouvelle église au sommet d’une butte argileuse, l’église Saint-Pierre-Saint-Paul (XIe-XIIe siècles), et l’édification d’un bâtiment monastique en contrebas (XIe siècle). Au sein de l’espace laissé libre entre l’église et le prieuré s’étend une zone funéraire. Les moines ferment progressivement l’enceinte du prieuré en construisant un bâtiment à l’est (XIIe siècle) et un bâtiment à l’ouest (XIIe-XIIIe siècle), abandonnant ainsi le cimetière. Il est estimé que le prieuré accueille douze moines, ce nombre restant assez stable au cours de la période médiévale.
Les moines aménagent également l’environnement du prieuré afin de subvenir à leurs besoins. Un mur de clôture ceint le prieuré et permet aux moines d’être coupés du monde extérieur. Peu à peu, les moines organisent leur domaine avec différents équipements leur permettant de vivre en autarcie. Ils aménagent un bief canalisant l’eau de l’Aix pour alimenter en eau un verger, un potager et un vivier encore visible de nos jours. Les moines disposent également d’un four et d’un pressoir et de différentes dépendances agricoles. À l’ouest du prieuré se trouve également un ancien moulin que les moines auraient pu utiliser. Sans connaître avec certitude la datation de ces aménagements, il est possible d’imaginer qu’ils ont été réalisés progressivement à partir de la période médiévale.
Le prieuré prend de l’importance du fait de sa position géographique. Il est situé le long d’un grand axe de communication traversant le comté de Forez selon un axe nord-sud et le mettant en relation avec des régions commerciales (Bourgogne, Champagne, Languedoc) : il s’agit du Grand Chemin de Forez. Avec l’apparition de foires et marchés le long de cette voie, de nombreuses populations sont attirées et s’installent à proximité. De plus, l’un des itinéraires du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui se développe aux Xe et XIe siècles se trouve à proximité du prieuré de Pommiers. Il s’agit de la voie menant de Cluny au Puy-en-Velay. De nombreux pèlerins transitent par cette voie et peuvent faire étape à Pommiers.
Le rayonnement du prieuré de Pommiers tant au niveau religieux, politique et économique se situe alors aux XIIe et XIIIe siècles.
Légende photo : Prieuré primitif - PRIEURE DE POMMIERS © Département de la Loire - Guillaume Atger
Le prieuré devient une importante seigneurie ecclésiastique. Au XIIIe siècle, elle est le centre d’un archiprêtré (division territoriale de l’Église dont l’échelon se situe entre le diocèse et la paroisse) qui s’étend sur trente-six paroisses du diocèse de Lyon. Le prieuré (et donc le prieur) se charge d’exercer la juridiction ecclésiastique sur ces paroisses[1] et l’encadrement des fidèles. Le prieur possède même à cette période les droits de haute justice (justice pénale et criminelle) sur les lieux. Néanmoins, les condamnés à mort par le tribunal ecclésiastique du prieur doivent être exécutés par le comte de Forez[2]. De plus, le prieuré est un important propriétaire foncier (notamment grâce aux dons) et reçoit des redevances en argent ou en nature de la part des tenanciers, s’insérant ainsi dans l’économie locale. De par son statut, le prieuré se doit également de protéger les populations qui vivent sur leurs possessions.
Le XIVe siècle est marqué par une grande période d’instabilité politique, sociale et économique causée notamment par les épidémies de peste et surtout la guerre de Cent ans (1337-1453). Lorsqu’il n’y a pas de conflits entre les grandes puissances seigneuriales, le territoire de la France actuelle est dévasté par des bandes de routiers (mercenaires démobilisés et organisés en groupes armés attaquant et pillant villes, villages, monastères, etc.). Pour se protéger, les moines du prieuré font élever sur le côté sud trois grandes tours défensives hautes d’environ vingt-cinq mètres. Ce chantier nécessite d’importants travaux de terrassement pour aménager le terrain qui est alors en pente. Ils en profitent pour renforcer la défense du village qui s’est développé autour du monastère.
Au XVe siècle, les moines entreprennent de nouveaux aménagements. Ils stabilisent les niveaux de circulation en exhaussant les bâtiments sur un étage et, en réutilisant la terre décaissée lors de la construction des tours, ils remblaient la cour intérieure du monastère ainsi que le parvis de l’église. Le prieuré primitif devient alors un sous-sol et ses différentes pièces sont utilisées comme espaces de stockage.
Légende photos : Tours et terrasse de fortification © loire_tourisme
[1] Doyens de chrétienté et archiprêtres, des temps carolingiens à l’époque moderne - Portail Universitaire du droit (univ-droit.fr)
[2] L'Armorial de Guillaume Revel - Pommiers ? - Alpara (openedition.org) DELOMIER Chantal, Le prioré de Pommier, p. 432-437 dans LAFFONT Pierre-Yves (dir.), L’Armorial de Gruillaume Revel, Châteaux, villes et bourgs du forez au XVe siècle, Alpara, 2011.
Après sa victoire à Marignan, le roi François Ier signe avec le pape Léon X le concordat de Bologne en 1516. Ce texte régit les relations entre l’église de France et la papauté jusqu’à la Révolution française. Il permet au roi de France, et à ses successeurs, de nommer lui-même les titulaires des sièges ecclésiastiques de son royaume (archevêque, évêque, abbé, prieur) par une extension de la commende (bénéfice ecclésiastique). Il s’agit généralement de laïcs issus de la noblesse chargés de la gestion des domaines qu’ils tiennent en commende.
Le prieur commendataire s’occupe de la gestion administrative et financière du prieuré et perçoit même directement une partie de ses revenus. Il détient également des droits de moyenne et basse justice. Cependant, il n’a pas d’autorité sur la discipline religieuse qui reste la prérogative du prieur claustral. En 1535, le prieur construit et aménage un logis à l’architecture ostentatoire à l’ouest des bâtiments monastiques (arcades, croisées, tour d’apparat…) qui contraste avec la sobriété et la rigueur des bâtiments monastiques.
La cohabitation avec le prieur commendataire est la source de nouvelles tensions au sein du prieuré de Pommiers. Au fil des siècles, les prieurs commendataires s’étendent hors du logis qu’ils occupent et s’approprient des espaces ordinairement réservés aux moines (ailes ouest et sud du prieuré). Au XVIIe siècle, les moines ne vivent plus que dans des espaces limités (aile est).
Légende photo : Façade et tour du logis du prieur, logement du prieur commendataire du prieuré - PRIEURE DE POMMIERS © Département de la Loire - Guillaume Atger
En 1680, les moines font un procès contre le prieur commendataire et obtiennent gain de cause : ils récupèrent les bâtiments au sud et à l’ouest de l’église. Ils entament à cette période une importante phase de travaux. Dans l’aile sud, ils aménagent un nouveau réfectoire, grand et lumineux, et décorent une pièce sûrement utilisée comme bureau par le prieur commendataire que les moines réutilisent comme bibliothèque ou bureau du prieur claustral. À l’est, le bâtiment contient la sacristie, le parloir et le chauffoir. La salle capitulaire qui s’y trouvait est déplacée à l’ouest lorsque les moines font construire un escalier monumental, en partie aménagé dans le bras sud du transept de l’église.
L’escalier monumental mène à l’étage où se situe le dortoir. Il s’agit à l’origine d’un dortoir commun. Cependant, les moines réaménagent l’espace en cellules individuelles. Ils effectuent ces travaux à la fois dans le cadre de la modernisation du prieuré et dans celui de la réforme clunisienne appelée « Étroite Observance » (prière et pauvreté individuelle, office divin, habit, etc.). Avec cette réforme l’ordre clunisien espère notamment attirer de nouvelles vocations après son affaiblissement lié aux épreuves de la Réforme protestante et des guerres de Religion. Les moines de Pommiers, qui ne sont plus que six, espèrent également attirer de nouveaux membres et prévoient d’aménager les combles pour créer de nouvelles cellules. Cependant, ce projet reste inachevé.
Légende photo : Escalier monumental résultant des grands réaménagements des XVII-XVIIIe siècle - PRIEURE DE POMMIERS © Département de la Loire - Guillaume Atger
La Révolution française marque un coup d’arrêt aux projets du prieuré. En 1789, les biens du clergé sont nationalisés et le prieuré de Pommiers est confisqué. Les derniers moines quittent les lieux en 1792. L’ensemble du prieuré est vendu et racheté par différents nobles ou bourgeois jusqu’à ce qu’une famille locale, les Bourganel, acquiert le monastère vers 1820. Ils réaménagent l’aile est ainsi que les cellules du dortoir, les rendant plus confortables avec l’ajout de cheminées. L’utilisation du prieuré comme résidence privée jusqu’au milieu du XXe siècle permet d’en assurer une bonne conservation tout en évitant des destructions.
Légende photo : Famille Bourganel attablée sous la galerie du cloître
En 1946, une association fondée par Mademoiselle de Rosemont, une oblate (personne agrégée à une communauté religieuse, généralement après lui avoir fait don de ses biens, qui en observe les règlements mais sans prononcer de vœux ni renoncer au costume laïque), rachète le prieuré. Celle-ci le transforme en une maison de retraite et de repos pour des membres du clergé. Le monastère connaît de nouveaux aménagements puisque les salons de l’aile est sont utilisés comme bureaux, les cellules du dortoir sont réaménagées (encadrements de porte, numéro de porte et porte-nom) et une chapelle à l’usage des pensionnaires est créée dans les années 1950 dans l’aile ouest.
Après le décès de Mademoiselle de Rosemont en 1957, l’association qui gère la maison de retraite et de repos poursuit son travail d’accueil de religieux jusqu’en 1988. L’association se charge également de l’entretien des lieux et entreprend notamment la restauration des charpentes du prieuré, que le Département de la Loire achève dans les années 1990.
Légende photo : Chapelle de la maison de retraite et d’éducation des membres du clergé, aménagée dans les années 1950 © Département de la Loire - Guillaume Atger
L’église Saint-Pierre-Saint-Paul est le premier édifice du prieuré a bénéficié d’une campagne de fouilles archéologiques et de restaurations à l’initiative de l’association des Amis du Vieux Pommiers. Entre 1936 et 1938, des travaux intérieurs, en partie ciblés sur l’élimination des badigeons, permettent de mettre au jour les peintures murales situées dans l’absidiole nord et sur un pilier de la nef centrale, ainsi que différentes sépultures. Les peintures murales, fortement endommagées par le martelage exécuté les siècles précédents pour l’accroche du badigeon, sont minutieusement restaurées entre 1942 et 1945.
Partiellement classé Monument historique en 1983, le prieuré est racheté en 1990 pour un franc symbolique par le Département de la Loire qui s’occupe d’achever la restauration des charpentes datant des XVe et XVIIIe siècles. Des fouilles archéologiques entreprises sur l’ensemble du prieuré dans les années 1990 et dans les années 2000 ont permis d’actualiser la connaissance des lieux et de mieux appréhender le site, notamment en ce qui concerne la partie médiévale du prieuré. Depuis le rachat du prieuré, le Département pilote régulièrement des opérations de restauration du patrimoine.
Depuis 2018, la Fédération des sites clunisiens et les propriétaires de différents sites clunisiens sont engagés dans la candidature pour l’inscription des sites clunisiens européens sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Parmi les sites sélectionnés figurent notamment le prieuré de Pommiers et l’abbaye de Charlieu, deux propriétés du Département de la Loire.
Légende photo : Façade du 18e siècle, restaurée dans les années 2010 suivant les techniques et la mode de l’époque © Département de la Loire - Hubert Genouilhac